lundi 7 mars 2016

A chaud (Benguerdane, réseaux sociaux et écriture)

Ecrire pourquoi?

Pour essayer de prendre de la distance? C'est sans doute difficile en ce moment, et particulièrement aujourd'hui.
Benguerdane, une ville au sud-est de la Tunisie, mitoyenne des frontières libyennes a été prise d'assaut par des terroristes qui se sont infiltrés ce matin très tôt (aux alentours de 5h du matin) dans la ville. Aux dernières nouvelles officielles, les forces de l'ordre en ont abbatu plusieurs et en ont capturé quelques-uns. On apprend aussi que plusieurs victimes parmi les civils et les forces de l'ordre sont tombées.
Très vite, j'ouvre la télévision. Il est un peu plus de 8h du matin, les chaines tunisiennes ne diffusent encore rien.
Les chaines d'informations étrangères font défiler quelques bandes passantes comprenant des informations pas très précises.
Il faudra attendre encore quelques heures pour que les chaines locales commencent à transmettre des informations. Je me rabat sur les radios et sur les réseaux sociaux. Twitter et Facebook. C'est mitigé. Il y a des informations éparses.
Quelques-unes sont vérifiables et d'autres un peu moins. Je ne suis pas journaliste pour pouvoir tout vérifier. Je me fie un peu à mon instinct. Et je twitte aussi mes impressions. La réaction ne tarde pas. Dès lors que j'exprime ma crainte de voir les libertés individuelles de nouveau mises à mal comme à chaque vague d'attentats, on me prend de front. "Indécence", "mise en scène", "tromperies" sont autant de réactions que je récolte. Mes propos sont sortis de leur contexte, et je m'empresse de l'exprimer. Classique. L'hystérie ambiante fait que les gens se retournent contre ceux qui sont dans le même camp qu'eux.
Et puis j'essaie de réfléchir en même temps. Sur quel support pourrais-je bien publier ce que je suis entrain d'écrire? Facebook? Un blog? Je ne sais pas encore. Il est sans doute encore trop tôt. Et je ne sais pas encore si je continuerai à le faire les jours à venir.